Sculptures

La Vierge à l’Enfant de Girolamo Santacroce

Objet : Vierge à l’Enfant et Saintes, huile sur toile (1535-55)
Localisation : église de S.te Anne, Koper - Capodistria, Slovénie
Auteur : Gerolamo Santacroce (1480-1556)
Maître d’oeuvre : Ordre franciscain, Kamnik, Slovénie
Traitement : restauration

Historique

Le tableau de Girolamo Santacroce (Venise 1480-1556) est placé dans le choeur de l'église du couvent franciscain Saint Anne à Koper (Slovénie), à l'intérieur du retable en bois qui contenait jadis le célèbre polyptyque de Cima da Conegliano, maintenant conservé au Palais Ducal de Mantoue. Girolamo di Bernardino Galizzi appelé Santacroce a travaillé à Venise comme assistant de Gentile Bellini et devint plus tard un collaborateur de Giovanni Bellini. A partir de 1518 il eut son propre atelier. Au cours de sa longue carrière, sans jamais oublier l'exemple de Bellini, il fut influencé par Cima da Conegliano, Lorenzo Lotto et Marco Basaiti. Il a également peint avec son fils François, né à Venise en 1518, qui reprit son atelier. Un certain nombre de ses tableaux sont à Venise mais il fut aussi très apprécié dans les provinces les plus éloignées de la République de Venise, où on était plus conservateurs et moins sensibles aux nouveautés. Beaucoup de ses oeuvres sont en Dalmatie et le long des côtes italiennes de l'Adriatique. En Istrie et en Kvarner il peint pour les couvents franciscains du Krk (1535), Pazin (1536) et Koper, et pour l'église de San Mauro (1537) de Izola. La critique considère que la "Vierge à l’Enfant et saintes" de l’église Sainte Anne appartient à la période finale de Girolamo Santacroce et l’on pense qu’il fut aidé par son fils François pour la peindre au cours de la quatrième décennie du XVIe siècle.

Restauration

La peinture sur toile, composée de quatre bandes de toile fine tenues par trois coutures verticales, était mal tendue sur le châssis et formait des poches dans les coins. Des déchirures, réparées avec du tissucollé au dos, avaient provoqué la chute de matière picturale et une grande lacune était visible sur le fond. Des éraflures et des abrasions étaient visibles sur la couche picturale encrassée par un dépôt de poussière et de saleté. Le vernis était altéré et son jaunissement prononcé empêchait une bonne lecture du tableau.
Des tests de solubilité du vernis ont d’abord été réalisés pour trouver le mélange de solvants le plus approprié. L'oxydation du vernis résineux a nécessité l'utilisation d'une solution à polarité élevée pour le dévernissage et le retrait des retouches altérées.
Après un premier vernissage, des facings en papier japon ont été posés et le tableau a été décroché du châssis pour le traitement structurel. Les pièces collées ont été détachées mécaniquement en regonflant la colle avec une solution aqueuse. Les déchirures ont été protégées par l'application de renforts en lin avec un adhésif thermoplastique. Des incrustations de toile ont été découpées et appliquées dans les lacunes. Des bandes de tension périphériques ont été placées pour permettre la reprise de tension sur les châssis. Les lacunes ont été comblées avec un mastic à charge de blanc légèrement coloré avec de l’ocre. La réintégration de la couche picturale a été effectuée avec des couleurs au vernis à tratteggio pour les lacunes et par glacis successifs de ton sur les abrasions. Le vernissage final du tableau a été fait par nébulisation d’un mélange peu brillant de vernis synthétiques stables à l’oxydation.